Que dire de FuerteVentura? C’est la deuxième plus grande ile des Canaries, après Tenerife. Elle n’est pas populeuse, seulement 120 000 habitants pour cette grande surface. C’est aussi la plus vieille ile des Canaries avec son dernier volcan en activité voilà 4000 ans. En discutant avec les gens de Lanzarote, on nous avait dit qu’elle ressemblait à Lanzarote et que la ville de la marina, Gran Tarajal, était laide. J’ai vu autrement.
Après avoir remis Dimanche Matin en mode « Marina » au port de Gran Tarajal, nous avons cherché un endroit pour louer une auto. Gran Tarajal est une des seules villes côtières de l’ile n’ayant pas d’hôtel, donc pas de location de voiture à pied. De plus, nous étions le dimanche et, comme nous sommes en Espagne, le dimanche, tout est fermé… Donc nous avons visité la petite Gran Tarajal en nous promenant dans ses rues. Elles contiennent plein de peinture sur les murs. Il y a aussi une petite plage de sable foncé et quelques restaurants au bord de la plage. Pas si pire pour une ville laide!
Lundi, j’embarque sur le téléphone et trouve finalement une voiture à Costa Calma, 30 km de Gran Tarajal. Nous y allons en bus public. Costa Calma est très touristique avec sa plage de sable blanc et ses hotels chics pour les vieux allemands. Il y a des palmiers partout, tous arrosés par un système d’irrigation car l’ile est très aride. Enfin, nous avons une auto et un nouveau chauffeur, Nathalie, car Eric n’avait pas son permis international et ils l’ont refusé comme conducteur…
Nous décidons de visiter que la partie sud de l’ile car elle est trop grande. Nous avons la voiture pour 3 jours donc on a des choix à faire! Nous partons au sud et nous nous retrouvons dans un parc national avec une immense plage de sable blanc, Cofete. Wow, que c’est beau. De plus l’ile est très rouge comparé à Lanzarote qui était noire. Sa seule ressemblance est l’aridité et les volcans. Les scientifiques ont réintroduit des tortues à Cofete et maintenant, elles reviennent pondre leurs œufs sur cette plage car elles y sont nées. Comment font-elles pour se souvenir de leur plage de naissance? Un autre mystère de la vie…. Nous passons toute la journée dans ce coin de l’ile et retournons au bateau le soir. La nuit, je comprends pourquoi cette ile s’appelle « vent fort », il vente en ta avec des grosses bourrasques.
Le lendemain, départ pour la plus vieille ville, Bétanturia. C’est à 30 km dans les terres. Je regarde sur google map pour le chemin…. Il m’envoie totalement au nord, ensuite ferry jusqu’à Gran Canarie, retour ferry au Sud de Fuerteventura, route et arrivé à Bétanturia, 16 heures total! Bon, google map ne fonctionne pas ici! Une chance que Eric a une autre application, Map.me et elle fonctionne J. Bétanturia est une magnifique petite ville avec des fleurs partout. C’était l’ancienne capitale de l’ile dans les années 1490. Ensuite, nous prenons une route et il y a plusieurs vieux moulins à vent. C’est le 31 décembre alors nous revenons à Gran Tarajal et cherchons un resto… Tout est fermé sauf un restaurant indien…. Bon, nous mangerons de l’indien pour le 31. De retour au bateau, un couple de français nous invite pour le réveillon. Ils habitent ici car ils ont 2 enfants et la plus vieille à commencer l’école. Nous prenons du champagne, du punch, de la bière et sommes maintenant rendu en 2020! La nuit, vent fort de l’est, encore. Les pirates Anglais disaient: « When the wind is from the east, tis neither good for man nor beast . » Ce vent apporte du sable du Sahara et c’est brumeux. Je commence à m’inquiéter un peu car nous partons dans 3 jours et il y aura encore du vent d’est avec des bourrasques, celles qui m’empêchent de dormir la nuit.
Le 1er janvier, nous allons visiter une vieille salière ou ils fabriquaient plus de 700 tonnes de sels par années en évaporant l’eau de mer. Il était interdit ici de faire du sel par soi-même et le prix était fixe. C’était une industrie importante au début des iles canaries. Il vente a écornés les bœufs, encore. Tout d’un coup, nous voyons des petits écureuils… Nous avions lu qu’il y en avait ici mais nous les voyons pour la première fois… Ils ressemblent à celui dans « Ice Age ». Ils approchent… Et se mettent tous à me courir après en espérant du pain? Alors là, ce sont des écureuils macaques!!! J’ai peur qu’il me monte dessus, je me sauve!
Le lendemain, nous retournons l’auto et prenons une grande marche au bord de la mer vers Sotavento, une plage reconnue pour le kite, la planche à voile etc. Il y en a pleins dans l’eau et c’est super beau à voir. Quelques écureuils me courent après, il y en a partout! Je regarde la mer et je m’inquiète car il vente beaucoup, les vagues sont grosses et nous partons demain… La ride sera dure… Espérons que ça change…. Et Nath qui a été malade entre Lanzarote et ici…. Enfin.
Et c’est le grand départ. Nous disons adios à nos nouveaux amis français, échangeons notre facebook et c’est un départ pour Gran Canaria vers les 14h. Le vent s’est un peu calmé, c’est pas si pire. Nous rencontrons nos amis, des dauphins tachetés qui s’amusent avec Dimanche Matin. On les aime les dauphins, ils nous apportent toujours du bonheur. Vers 21h, nous tournons la pointe du sud et partons vers Las Palmas. Les vagues changent du tout au tout et nous avons maintenant des vagues du nord avec un vent d’est. Dimanche Matin se fait barouetter comme un bouchon dans l’eau à chaque vague. Ça brasse, c’est l’enfer. Tout revole en dedans…. Nath est blanche, verte. Eric et moi, on s’habille car on se fait splasher, cauchemar, il nous reste plus de 12 heures comme ça. Nath se couche les yeux fermés comme ça elle n’est pas malade. De notre côté, impossible de dormir car nous devons nous tenir, Eric et moi restons dehors à regarder les étoiles. Quelques fois, je m’assoupis accoté sur Eric et me réveille en sursaut lorsqu’il voit une étoile filante : « Wow! Tu l’as vu celle-là? » « Non, je me reposais les yeux… ». Au total, on a dû en voir une quarantaine. C’était les quadrantides, une volée d’étoiles filantes de janvier. Il y en avait des petites, des grosses, quelques-unes qui explosent en petites miettes. Wow! Enfin le soleil se lève et nos amis reviennent nous faire un coucou. Les dauphins surfs dans les vagues pendant que nous, on se fait brasser.
Il parait que la marina de Las Palmas est toujours pleine et qu’on doit se mettre sur une liste d’attente en arrivant. Donc j’ai fait le même vœu à chaque étoile filante : qu’on aille une place à la marina. Je demande à Eric s’il a fait de même? « J’ai pas le droit de le dire sinon le vœu ne se réalisera pas » qu’il me répond….
Enfin, vers les 11am, nous arrivons à la marina… Pas de place, on doit se mettre sur la liste d’attente. Minimum 2 semaines au mouillage inconfortable. Nous faisons un peu pitié avec notre mine de « on n’a pas dormi depuis 24 heures ». On sort nos papiers, le gars les regarde..
- Le nom du bateau?
- Dimanche Matin, Domingo por la manana.
- Wow, je l’aime vraiment ce nom, c’est ma journée préférée le dimanche matin J. Oh c’est un 8 mètres? La largeur, c’est quoi?
- 2.5 mètres….
- Je pense avoir un miracle pour vous…..
- ????? une place?
- Oui, si c’est vraiment un 8 mètres?
- On va enlever l’ancre et tout ce qu’on peut pour que ça rentre.
- Ok, j’ai une place pour vous. Vous êtes vraiment chanceux, ça n’arrive jamais mais là, avec votre petit bateau pas large, ça va rentrer, on va vous aider.
N’oubliez jamais de faire un vœu lorsque vous voyez des étoiles filantes, j’en ai la preuve, ça fonctionne!
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