Je vous écris directement de Dimanche Matin au retour d’Agadir. Nous avions décidé d’aller passer du temps là -bas pour remettre notre compteur de l’Europe à zéro. C’est impossible. Après 3 jours de navigation au près, vent et vagues dans le nez à se faire brasser, très désagréable comme navigation, nous sommes arrivés à la marina d’Agadir. Nous anticipions déjà notre bière, cidre et douche. De l’eau est rentré un peu partout dans le bateau alors tout laver ne sera pas de tout repos! Nous appelons la marina pour une place à quai et ils nous répondent qu’ils n’y a pas de place, de partir. Là , on ne comprend pas : C’est Sofiane qui fait une farce? On rit jaune un peu et répétons notre demande. Ils répondent encore de partir. Nous rentrons dans la marina, la police et l’armée arrivent, nous demandant fortement de partir, qu’on n’a pas le droit d’être ici…. On voit Sofiane, on lui crie qui nous sommes, il nous connait! Ils nous crient de partir… Nous ne pouvons pas accoster. Pour aller où? Qu’on demande? Ils s’en foutent où mais pas au Maroc, c’est fermé : coronavirus qu’on entend. Le monde est rendu fou??? Nous devons retourner aux Canaries, pas d’autre option. Il annonce des grands vents et grosse vagues demain! On capote. On télécharge la météo avec Iridium, météo qui n’arrive pas assez vite. Enfin, on regarde.. ça a changé, les grands vents arriveront dimanche pm. On a tout juste le temps de revenir à Rubicon. Ouf!! Et F. le Maroc. Ils ont mis notre vie et bateau en danger. De plus, a-t-on assez d’eau pour revenir? Oui et nous avons le dessalinateur en plus. La nourriture? Vous me connaissez, j’en apporte toujours plus. Là , Eric est content. D’habitude il me dit toujours que j’en achète trop! On a encore le vent dans le nez, ça brasse, le bateau cogne, extrêmement désagréable. Peu à peu, le vent tourne et on se retrouve vent de dos. Quel changement! Enfin, on peut se faire chauffer de l’eau, on n’entend plus Dimanche Matin cogner dans les vagues, la navigation devient agréable. Ray nous conduit Dimanche Matin comme un grand. Nos amis allemands nous attendent a Rubicon et nous envoie sur Iridium des petits messages d’encouragement (une bière nous attend!, ils nous suivent sur la track).
Je suis dehors à regarder les grosses vagues passer sous Dimanche Matin, une activité que j’adore, et un petit canarie vient se poser sur le bateau! Il cherche de l’eau on dirait. Il saute et monte sur ma main! Eric descend à toute vitesse chercher de l’eau et la caméra. Le canarie me regarde, se nettoie le bec sur ma main et repart."Reste! On peut te nourrir avec des arachides broyées et de l’eau! Et je veux une photo!" Il n’écoute pas et disparait.
On ne sait pas trop encore ce qu’on va faire, on doit sortir de l’Europe ASAP. Enfin, on discute de plan, on vous en donne des nouvelles lorsque c’est officielle.
Avant notre départ pour Agadir, nous avons passé presque un mois à Tenérife, la plus grosse ile des Canaries. La marina était à Santa Cruz, la plus belle ville des Canaries (chut, on ne peut pas dire cela a Las Palmas!). Pascale et Claude, nos amis, sont venus nous rejoindre 10 jours et nous avons visité le gros volcan, la forêt, les plages et, évidemment, Santa Cruz. Cette ile est très verte avec plein d’arbre, changement des autres iles. Bon c’est vrai qu’à Gran Canarie il y en avait un peu mais là , c’est vert! Par contre les plages sont moins belles, tout le sable du Sahara se dépose sur Lanzarote, FuerteVentura et Gran Canarie. Il n’en reste plus pour Ténérife, donc l’ile va chercher du sable au Sahara et le ramène ici pour faire des plages pour les touristes. L’homme est moins bon pour faire des belles plages que la nature. Par contre, Santa Cruz a des piscines désignées par notre Cesar Manrique et c’est un complexe magnifique a 1.2 km de la marina. Et que dire de Teide le volcan? Époustouflant avec ses 3718 mètres et son parc à sa base.
Pascale et Claude repartent au Québec et le carnaval de Santa Cruz commence. Il parait que c’est le deuxième plus gros au monde après Rio. On verra bien même si je ne peux comparer : je n’ai jamais vu Rio ni aucun autre carnaval sauf celui de Québec!
Le premier soir, les gens sont costumés partout, une parade bat sont court et toutes les boutiques, restaurants ont mis des sacs de plastiques au bas de leur façade. Pourquoi??? Je dis à Eric « Ça doit être car il nettoie le matin à grand coup de jet d’eau ». Le soir, on comprend enfin pourquoi…. Le pipi. Les gens pissent partout sur les façades. Les toilettes publiques sont dégueulasses après quelques heures. Ya du monde partout jusqu’à 5am. Nous, pas rapport avec notre linge, on regarde tous ses beaux costumes et retournons au bateau vers 1am. On ne se sent pas du tout à notre place. Le lendemain soir, pareil. Moi je repars avant Eric et il revient vers 1am, ya du monde partout déguisé qu’il dit, ya une parade. Le troisième jour, ça va faire! On part acheter un costume chez le chinois et on se costume. Là , tout change. Les gens nous parlent, je pratique mon espagnol, on s’amuse, on danse, le party! Enfin on n’est plus les touristes voyeurs! Je prends des photos avec Greta, Shroupfette. On trinque avec coronavirus, le pape. C’est la calima (vent chaud du désert qui apporte une énorme quantité de sable) et on voit rien, on tousse et on lave le bateau 2 fois par jour. Nos amis allemands arrivent et on sort avec eux qui ont trouvé un déguisement sur leur bateau. On boit des shooters, Eric joue au limbo. Par contre après-demain nous partons alors le soir du mercredi des cendres, on reste au bateau. C’est l’enterrement de la sardine mais la parade commence à minuit et on doit être en forme pour notre départ.
Nous partons pour Agadir mais le vent tourne et impossible de se rendre, nous irons donc a Lanzarote attendre notre fenêtre pour Agadir. Nous attendrons 10 jours et profiterons de ce temps pour donner de l’amour à Dimanche Matin qui a été négligé en ce temps de carnaval. Finalement c’est un départ, et ce sera un retour…..demain soir, dimanche soir.
A suivre…..